L’évangélisation et le développement, entre ciel et terre….

banniere-careme-2014-avec-le-ccfd_640Nous sommes entrés en période carême. Comme chaque année, les évêques de France confie au CCFD-terre solidaire de se saisir de cette opportunité pour réfléchir, méditer, prier et célébrer sur le thème de la solidarité internationale. Le ccfd-terre solidaire est une collégialité : A la demande des évêques, en France, 29 mouvements et services d’église participent aux orientations et à l’animation de l’association.
Cette année le réseau se mobilise encore au profit de projets de lutte contre la faim dans le monde. « C’est bien au nom de l’Évangile et de la mission que lui a confiée l’Église, que le CCFD-Terre Solidaire accompagne les paroisses et les diverses communautés chrétiennes tout au long de leur marche vers Pâques. C’est pour apporter une contribution originale à la spiritualité du carême qu’il propose chaque année de réfléchir,méditer, prier, célébrer sur le thème de la solidarité internationale, que des partenaires du Sud viennent apporter leur témoignage dans nos communautés chrétiennes. »  Ainsi s’exprime Guy Aurenche à l’entrée de ce carême 2014.

Gaudium et Spes , dont nous fêtons le cinquantenaire, a fortement réhabilité l’engagement concret des chrétiens dans la transformation du monde. Il rappelle que
 » l’activité humaine, individuelle et collective, ce gigantesque effort par lequel les hommes, tout au long des siècles, s’acharnent à améliorer leurs conditions de vie, correspond au dessein de Dieu » (GS, § 34). Ce texte prend soin d’indiquer la différence entre la « croissance du Règne de Dieu » et le « progrès social »,  (id. § 39). C’est dire que l’un ne va pas sans l’autre. De ce fait, le salut chrétien ne peut plus être référé à un « ciel » sans rapport avec la « terre ».

687-701-largeCeci contraste avec une tendance lourde du monde chrétien à concevoir le salut en termes d’ « au-delà « , de telle façon que ce qui est mis en œuvre par le travail est sans pertinence face au « jugement dernier ». Les critères d’accès au « ciel » seraient plutôt de l’ordre de l’accomplissement des commandements (de Dieu et de l’Église), sans que cela soit mesuré à l’aune d’une amélioration concrète de la vie des hommes et des femmes. Il est vrai que les mouvements d’Action catholique avaient déjà contribué à mettre en cause une telle spiritualisation de la vie chrétienne. Mais, aujourd’hui où une mentalité de crise pourrait inciter les chrétiens à se désintéresser à nouveau de la cité terrestre, il est bon de se rappeler l’invitation conciliaire.
Tout geste qui remet debout a une saveur évangélique et  l’annonce de la foi ne va pas sans la promotion de la justice. Ce n’est pas que la première se réduise à la seconde ou lui soit simplement subordonnée. Mais on ne peut prétendre annoncer l’Évangile sans tenter, avec l’aide de Dieu, de promouvoir une meilleure justice entre les hommes.

Les engagements pour la justice prennent sens dans une visée de développement de l’humain,des  personnes et des sociétés. Le développement est la croissance vers un accomplissement de l’humain, qui suppose l’établissement de relations de confiance réciproque, dont la justice est une condition nécessaire.
Dans le champ théologique, on peut penser aux guérisons évangéliques, comme une référence pour l’agir chrétien. Jésus manifeste la présence du Règne de Dieu en remettant debout et en permettant aux personnes de marcher par elles-mêmes. La Bonne nouvelle est à l’œuvre dans ceux qui continuent aujourd’hui son œuvre. Ces entreprises sont certes provisoires, marquées d’ambiguïtés, elles n’en sont pas moins des expressions sans lesquelles l’évangélisation resterait une abstraction.
Le carême est un temps de préparation. C’est aussi un chemin, une route qui nous permet de « faire le lien ». Le lien avec nous-même, en nous débarrassant du superflu grâce au jeûne, le lien avec Dieu à travers la prière, le lien avec nos sœurs et nos frères en humanité à travers le partage.
A Plouay,nos manières de construire ces liens, d’ unir la foi et l’action, le ciel et la terre, de rejoindre l’humanité dans toute sa diversité aussi bien ici, au sein de nos communautés que par-delà les mers et les continents, aux quatre coins du monde pourront renforcer nos liens de fraternité,  pour, ensemble, entrer dans la joie et l’exaltation de Pâques. Nous solliciterons votre aide financière, participerons si possible à une opération bol de riz, ouvrirons nos horizons sur les enjeux du grand marche transatlantique, proposerons une animation dominicale et continuerons de recueillir vos journaux et vieux papiers…

En savoir plus :  la brochure du CCFD-terre solidaire

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